Plusieurs éléments portent ce constat :

  • La Fondation assure des consultations depuis plusieurs années pour certains salariés en difficulté avec l’alcool et a initié ponctuellement une contractualisation avec leur entreprise. Les usages de substances sont diffuses dans et hors de l’entreprise : la consommation de substances, ou les addictions comportementales, sont observées en Suisse avec, par exemple, 9,4 % de personnes consommant de l’alcool quotidiennement, et 25,9 % à Genève de personnes buvant tous les mois jusqu’à l’ivresse ponctuelle (Addiction Suisse). Ainsi, dans les différentes entreprises, publiques ou privées, les employeurs sont parfois confrontés à des troubles du comportement de salariés et doivent s’interroger sur leurs habitudes, en intégrant  le respect de leur vie privée mais aussi les risques qu’ils prennent et leur maintien dans l’emploi.

 

  • De fait, plusieurs Directives nationales ou internationales incitent les entreprises à s’engager pour la qualité de vie de leurs salariés et la prévention des addictions. En effet, les problèmes liés à la consommation d’alcool ou de drogues illégales génèrent des coûts économiques pour les entreprises : absentéisme, perte de productivité, fiabilité réduite, image de marque. Il existe aussi des risques d’accident pour les salariés et le public.

 

  • Les médecins de la Fondation constatent, dans leurs consultations, les dommages associés à des consommations durant sur plusieurs années et veulent s’engager vers une prévention, une intervention précoce. Ceci passe par un « aller-vers », aller à la rencontre des salariés, des directions, des managers d’une entreprise pour identifier des problèmes débutants, faciliter une information ou une prise en soins précoce, construire des interventions aidantes et respectueuses des personnes. A des éléments de connaissance théoriques, doit s’associer un diagnostic « de vie réelle » (de la réalité des addictions) dans les entreprises s’interrogeant sur les conduites de leurs salariés, en particulier s’il existe des postes à risques.

       Ces consommations peuvent être :

    • atténuées par le travail (facteur de protection : stabilité, construction identitaire, cadre, horaires, exigences…)
    • parfois accentuées par le travail avec deux axes :
      • la substance facilite le travail, elle est dite « dopante »
      • la substance apaise les tensions et les angoisses, elle est « anxiolytique », sur un mode dit « auto thérapeutique ».

 

En 2019, la Fondation Phénix a développé cette activité avec le recrutement d’un psychiatre/ médecin du travail, qui sera à la base d’une équipe spécialisée dans le diagnostic des addictions en entreprise, pour la sensibilisation des salariés et la formation des managers, l’aide à l’orientation par la proposition d’un circuit rapide d’accueil des salariés (en Suisse ou en France), une collaboration avec les ressources humaines prioritairement dans le sens de la protection de l’emploi.

 

Plus précisément, la Fondation a contractualisé en 2019 avec plusieurs entreprises avec les axes suivants :

  • Sensibilisation / Informations pratiques (pour tous les salariés) à la question des addictions, les différentes substances et leurs effets dans une vie personnelle et professionnelle. Les addictions sans produit (jeux, internet, travail…) sont aussi expliquées et discutées. La législation et les règlements sont rappelés. Enfin, le rôle des proches et des pairs, les acteurs et les moyens de la prévention en interne sont identifiés pour une prise en soins et traitements si nécessaire.

 

  • Pour le personnel d’encadrement, des ateliers répondent à la nécessité d’améliorer certaines situations de management. Comment interpréter le comportement de « ce » salarié ? Quel est le rôle de l’encadrement face à des troubles du comportement ou une insuffisance professionnelle en lien avec un problème psychologique et des consommations ? Quelle est la  législation et la réponse aux risques en entreprise ? Sur un plan très pratique, la position que doit prendre un manager face au déni, ou à l’inquiétude d’un salarié ayant un problème d’alcool est travaillée, afin de permettre une orientation vers les soins et les traitements possibles.

 

  • Enfin, des réunions de travail sur le risque « addictions » sont proposées aux services Ressources Humaines, aux Directions et aux acteurs « santé et social » des entreprises. Elles ont pour objectifs de comprendre les manifestations possibles des addictions, les enjeux organisationnels et les déterminants en termes de souffrance, les risques, afin de construire une palette homogène et efficace de repérage et de réponses.

 

Ces activités ont été mises en valeur au cours d’une interview avec la revue « BILAN » en fin d’année, et la présentation d’un poster lors du congrès international « ATHS » à Biarritz en octobre 2019.

Cette action complète l’offre de la Fondation Phénix sur le canton de Genève dans le sens de la prévention et devra être encore développée en 2020.

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